Comment réaliser une étude énergétique efficace en conformité avec le décret tertiaire ?

L’engagement vers une efficacité énergétique dans le secteur tertiaire est plus que jamais une nécessité dans le contexte actuel de transition écologique. Le décret tertiaire, cadre législatif français essentiel, impose des réductions significatives de la consommation d’énergie pour les bâtiments dépassant 1 000 m². Mais comment s’y prendre efficacement pour réaliser une étude énergétique qui respecte ces exigences ? Cela demande une compréhension claire des enjeux, des étapes à suivre, et des outils à utiliser.
Cadre légal du décret tertiaire : définition et échéances
Le décret tertiaire, également connu sous le nom de dispositif Éco Énergie Tertiaire, a été instauré par l’article 175 de la loi ELAN, entrée en vigueur en octobre 2019. Il consiste en une obligation de réduction progressive de la consommation d’énergie des bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m², qui doit atteindre -40 % d’ici 2030, -50 % d’ici 2040, et -60 % d’ici 2050.
Calendrier des obligations :
Échéance | Objectif | Contrôle |
---|---|---|
30 septembre 2027 | Déclaration de modulation d’objectif | – |
31 décembre 2030 | -40 % de consommation ou seuil réglementaire | Contrôle fin 2031 |
31 décembre 2040 | -50 % de consommation ou nouveau seuil | Contrôle fin 2041 |
31 décembre 2050 | -60 % de consommation ou dernier seuil | Contrôle fin 2051 |
Cette nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre s’inscrit dans une dynamique globale visant à répondre à l’urgence climatique. En 2025, le cadre réglementaire est plus complet et nécessite des actions concrètes pour respecter ces engagements.

Qui est concerné par le décret tertiaire ?
La portée du décret est vaste et inclut plusieurs acteurs clés. Les propriétaires de bâtiments, les preneur à bail et les gestionnaires d’installation sont tous acteurs dans l’optimisation de l’utilisation énergétique. Comprendre leurs rôles est essentiel :
- Propriétaire : Responsable de la performance globale du bâtiment, il doit s’assurer de la mise en œuvre des normes énergétiques.
- Preneur à bail : Chargé de l’usage des locaux, il doit maîtriser les consommations et contribuer à l’optimisation des équipements.
- Gestionnaire : S’il est mandaté, il doit suivre les performances techniques et énergétiques des installations.
Cette obligation s’applique aussi en cas de bâtiment partagé, où chaque entité peut être tenue de déclarer ses propres données.
Les options de réduction de consommation énergétique
Pour répondre aux obligations du décret, les entreprises disposent de deux méthodes : la méthode relative et la méthode absolue. Chacune présente des opportunités et des défis que tout acteur du secteur doit comprendre.
Méthode relative
Cette méthode exige une réduction en pourcentage par rapport à une année de référence, choisie entre 2010 et 2022. Voici les objectifs :
- -40 % d’ici 2030
- -50 % d’ici 2040
- -60 % d’ici 2050
Dans ce cas, il est essentiel de choisir judicieusement son année de référence pour valoriser au mieux les gains réalisés. Il est recommandé de prioriser une période d’activité représentative.
Méthode absolue
Cette méthode, connue sous le terme de CABS (Consommation d’énergie finale par m².an), impose des seuils réglementaires selon le type d’activité et la région climatique. Les valeurs cibles sont définies par arrêté ministériel, et celles concernant 2030 sont déjà publiées. Les seuils pour 2040 et 2050 seront communiqués dans les cinq ans précédents chaque échéance.
Cette approche est souvent plus adaptée aux bâtiments récents ou ayant déjà investi dans l’efficacité énergétique, ce qui limite les possibilités de réduction.

Audit énergétique : étude préalable essentielle
Réaliser un audit énergétique constitue une étape incontournable pour toute entreprise soumise au décret tertiaire. Cette évaluation permet de dresser un état des lieux et d’identifier les leviers d’économies d’énergie. Voici ce qu’un audit permet de mettre en lumière :
- Consommations actuelles : État des consommations d’énergie mises en œuvre, permettant de déterminer les zones à améliorer.
- Données techniques : Fournir les informations nécessaires pour les déclarations annuelles sur la plateforme OPERAT de l’ADEME.
Il est conseillé de s’adresser à des experts, comme ceux du Bureau Veritas ou d’Engie, pour garantir un audit de qualité qui respecte les normes en vigueur.
Plan d’action énergétique : votre feuille de route
Une fois l’audit réalisé, il est crucial d’élaborer un plan d’actions énergétiques basé sur plusieurs leviers :
- Performance énergétique : améliorer l’isolation et l’étanchéité.
- Équipements performants : installer des systèmes de chauffage ou de climatisation modernes.
- Optimisation d’exploitation : mise en œuvre de contrats de maintenance et régulations adéquates.
- Adaptation des usages : sensibilisation des occupants et gestion du temps d’usage des équipements.
- Comportement des occupants : former et informer sur les bonnes pratiques d’économie d’énergie.
Ce plan doit être clair et bien structuré pour permettre une exécution dans les délais impartis.
Suivi et déclaration sur la plateforme OPERAT
Le suivi des actions entreprises est primordial. Tous les bâtiments concernés doivent déclarer leurs données annuelles sur la plateforme OPERAT gérée par l’ADEME. Voici quelques détails sur cette plateforme :
- Déclaration annuelle : Chaque année, il est nécessaire de transmettre la consommation d’énergie finale de l’année précédente.
- Éléments à déclarer : Comprenant la surface de plancher, les types d’énergie (électricité, gaz), et des indicateurs d’usage tels que les heures d’ouverture.
Il existe trois méthodes pour intégrer les données sur OPERAT : saisie manuelle, import de fichiers CSV, ou via une API dédiée. Ce dernier choix est particulièrement recommandé pour les établissements avec un volume de données important.
En cas de changement d’activité
En cas d’un changement de propriétaire ou de cessation d’activité, il est important de signaler ces modifications sur la plateforme. La continuité de la déclaration est essentielle pour conserver l’historique des données et permettre une bonne transition réglementaire.
Sanctions en cas de non-conformité
Le non-respect des obligations prévues par le décret tertiaire peut entraîner des sanctions financières significatives. Les amendes peuvent atteindre jusqu’à :
Statut | Montant potentiel de l’amende |
---|---|
Personne morale | 7 500 € par bâtiment |
Personne physique | 1 500 € |
En outre, des mesures de publicité des sanctions peuvent être mises en œuvre, nuisant ainsi à l’image et à l’attractivité des entreprises concernées.
Aides pour la mise en conformité
Il existe également diverses aides pour soutenir les acteurs du secteur dans leur transition énergétique :
- Tremplin Transition Écologique PME : Aide portant sur les audits et travaux.
- Booster Entreprises : Subvention pour l’ingénierie de projet en rapport avec le décret.
- Certificats d’Économies d’Énergie : Aide financière pour travaux d’efficacité énergétique.
- Prêt éco-énergie : Prêt à taux réduit pour travaux d’économie d’énergie.
FAQ sur le décret tertiaire
Quelles entreprises sont concernées par le décret tertiaire ?
Toutes les entreprises occupant des bâtiments ayant une surface de plancher d’au moins 1 000 m² sont concernées, incluant les bureaux, les commerces et les établissements d’enseignement.
Comment déclarer ses consommations d’énergie ?
La déclaration se fait chaque année sur la plateforme OPERAT. Il est nécessaire de fournir des données sur la consommation d’énergie de l’année antérieure ainsi que sur les spécificités d’usage du bâtiment.
Quels sont les objectifs de réduction de la consommation d’énergie ?
Les objectifs sont de réduire de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050, en comparant à une année de référence choisie entre 2010 et 2022.
Comment obtenir des aides pour la mise en conformité ?
Les aides peuvent être sollicités directement sur les plateformes gouvernementales, en contactant l’ADEME ou d’autres organismes pertinents.
Quelles sont les conséquences d’une télévision de non-conformité ?
Les conséquences incluent des amendes significatives et, éventuellement, une publicité des sanctionnements qui peut nuire à l’image de l’entreprise.